Publié sur LSPB le 13 décembre 2024
Badaboum, les États-Unis d’Amérique, phare des libertés et de la démocratie depuis 250 ans, viennent d’opter pour le retour au pouvoir d’un octogénaire revanchard, affublé de lutins douteux, dont la notion du libéralisme semble privilégier leur propre liberté, plutôt que notre liberté à tous.
Badaboum, les kleptocrates russes, au prix du sang de centaines de milliers d’hommes, poussent pour imposer leur volonté de prédation et soumission, à l’aspiration de prospérité et liberté des anciens pays du bloc de l’Est de l’Europe.
Badaboum, la brillante Corée du Sud, démonstration vivante de l’efficience des démocraties libérales, face à sa miséreuse voisine sous le joug d’une dictature dynastique, a failli vaciller quelques heures dans le camp des autocraties.
Badaboum, notre désintéressé Barnier, au gouvernement déjà né dans la douleur, n’a pas pu tenir face aux coups coordonnés des démagogues des deux extrêmes.
Badaboum, dans une étude Ipsos de septembre, 55% des Français se déclarent mécontents du fonctionnement de la démocratie (contre 14% en Suède). Et 74% trouvent que la situation a empiré depuis 5 ans.
De tous côtés l’idée même de démocratie vacille, tandis que les dictateurs se succèdent. Un phénomène probablement amplifié par la manipulation des esprits par les réseaux sociaux, avec nos amis russes et chinois à la manœuvre, comme en Roumanie … Mais un phénomène à analyser avec sérieux, car plus qu’à la victoire des démagogues, on assiste partout sur la planète à l’échec du camp de la raison. Aux USA, ce n’est pas Trump qui a gagné, c’est Harris qui a perdu !
Le temps de cette introspection, notre pays a une chance unique : il n’est pas sous la menace d’un populisme, mais de deux simultanés, à droite et à gauche, qui tous les jours tentent de faire une insulte du mot « liberté », entre fantasme sécuritaire et délires woke. Et tant qu’ils se neutralisent mutuellement, il est donc encore temps de construire une « nouvelle raison ».
Avec trois axes clairs : retrouver le lien entre le peuple et les élites, s’assurer que chaque mesure prise respecte les libertés de chacun, et gagner en efficacité du système.
Pour la perte du lien avec le peuple, notre pays a su enfanter un champion du monde, savoir notre président, bien élu mais mal aimé, mais qu’il ne faut pas blâmer personnellement : dans ses défauts Macron n’est que l’incarnation de l’arrogance des Énarques, ces brillantes machines intellectuelles, qui présentent le petit défaut de vivre en vase clos, sans prise avec la réalité, d’accaparer les pouvoirs politique, économique, administratif et médiatique, et d’avoir plongé le pays entier dans une gangue technocratique, qui gère (mal) près de 60% de la richesse nationale.
Dans leur vie de tous les jours, les Français devraient avant toute chose avoir à se battre POUR leur revenu, leur santé, leur épanouissement, pour eux et leur entourage … or souvent ils doivent batailler CONTRE leur administration, dans un gloubiboulga bureaucratique que traîne le pays comme un boulet. Et qui nous présente sa facture, 3200 milliards d’euros de dette, avec des services publics qui se lézardent.
De plus cette bureaucratie ruisselle du sommet de l’État jusqu’au plus petit chefaillon de quartier, qui a toujours un formulaire G404 à réclamer, et vite puisque qu’il est en charge de l’intérêt général.
La France doit d’alléger de cette filiation malsaine, l’État me protège et donc je lui dois allégeance, à coup d’étouffement administratif. C’est coûteux, liberticide, et en plus ça ne marche pas : rendez-vous compte que les secteurs où l’État intervient le plus, par exemple le logement ou l’agriculture, sont ceux qui fonctionnent le moins ! Alors que quand on lâche un peu la bride, comme dans le luxe ou la distribution, nous savons créer des champions mondiaux.
Certains élus emboîtent le pas de notre administration, puisque leur modèle économique est … d’être réélus. Regardez nos trentenaires, Gabriel Attal ou Jordan Bardella, aussi précoces … que destinés à traîner dans nos pattes pendant les 40 prochaines années ! Or si le modèle économique d’un élu, consiste à préparer sa prochaine réélection, ou à générer de la complexité pour rejoindre le technocrate dans le maintien de leur petit commerce, pas sûr que l’intérêt général ou l’efficacité priment toujours sur le clientélisme et la démagogie. Et avec une caste professionnalisée, on se prive du lien avec la population, ou des expériences de chaque citoyen dans sa vie quotidienne, l’empathie d’un soignant, l’efficacité d’un entrepreneur, la créativité d’un artiste, etc.
Le chantier est immense, mais il peut commencer par une mesure simple et lisible : à tous niveaux de notre démocratie, appliquer la règle du « deux mandats identiques et c’est tout ». Un personnel plus centré, dévoué pendant une portion de vie, ou qui peut faire carrière sur des échelons successifs, assez fort et madré pour tenir tête à une administration trop puissante, voici une clé pour dénouer l’immobilisme
Faisons vite et bien, car sinon … badaboum ? Bonnes fêtes !