Publié sur LSPB le 21 février 2025
Et bien figurez-vous que Donald Trump a été (largement) élu à la Maison Blanche, et qu’entouré d’un drôle d’équipage il submerge le monde entier de décisions aussi variées qu’inattendues.
Une brutale et étrange révolution lancée par des milliardaires dûment mandatés par la vox populi, dont on peut ricaner quant à la dénomination du Golfe du Mexique, ou se lamenter si on comptait sur USAID pour nourrir un camp de réfugiés.
N’étant ni Américain ni Trumpiste, je ne puis que constater la réalité de cette submersion, et m’interroger sur notre capacité, française ou locale, à y résister. Car ce n’est pas tout cher Emmanuel de faire des beaux discours, il faudra bien un jour des résultats.
Coincés entre un niveau de vie payé à crédit, une société divisée, la guerre à nos portes, une industrie en berne, et maintenant notre meilleur ami qui nous fait la leçon, il faudra bien que quelqu’un chez nous trouve la parade. Passons donc nos troupes en revue.
Le bloc central : aux postes depuis 30 ou 40 ans, nos plus fins politiciens avancent plombés par les 3300 milliards d’euros de dettes qu’ils ont accumulé. Et même notre pauvre François englué dans une sombre affaire non-réglée depuis 50 ans en bord de gave. Comme les mêmes recettes donnent rarement des résultats différents, on voit mal ces salariés de la politique tenir tête à Elon et ses petits amis.
« On ne les a jamais essayés » à droite : que le RN et ses satellites aient un large soutien populaire est une évidence. Qu’ils dénoncent certains vrais problèmes aussi. Mais quand on arrive aux solutions, que penser de cette bande d’héritiers, qui n’a d’autre idée politique depuis 50 ans, que de rabâcher le même discours anti-immigration ? Dénoncer n’est pas construire.
La fuite à gauche : alors que la France est déjà largement collectiviste, avec 60% du PIB confié à la puissance publique, voilà que notre gauche, locale ou nationale, voudrait encore plus d’impôts, plus de services-publics-qui-ne marchent-pas, et pourquoi pas une nouvelle chasse aux riches, alimentée par 150 ans de lutte des classes. En se contentant de désigner des boucs émissaires, cette gauche se disqualifie.
Nos institutions : ce pourrait être une piste, se défendre contre le Trumpisme par plus de régulation, de protection. Or ces institutions, comme toute la sphère publique, des cabinets ministériels aux tribunaux administratifs, est tenue par la même caste de hauts fonctionnaires, aussi intelligents que parfaitement nigauds face à la réalité, qui engluent le pays tout entier dans leur pensée normative. 20 ans à leurs côtés pour TVPI, je peux témoigner !
Les territoires : vilain mot pour parler des collectivités locales, dont il est traditionnel, quand on manque d’idée politique, de proclamer que la solution est dans la décentralisation. Je n’en doute pas, pour peu que l’on s’affranchisse des baronnies locales, et de leur inexorable mise en accusation de l’Etat, avec cette fichue manie de se plaindre chaque matin de la complexité ou des dépenses qu’on a soi-même voté la veille.
Alors, qui pour sauver le bateau France, au sein de la flotte Europe, face aux pirates qui peuplent les mers ?
Heureusement nous possédons quelques actifs, des paysages, une histoire, une aura internationale et un peu de technologie. Et surtout, 67 millions de Français, qui eux seuls ont la solution.
Pour peu que l’on laisse les architectes construire, les paysans cultiver, les ingénieurs inventer, les journalistes investiguer, les profs enseigner, les médecins soigner, les entrepreneurs innover, les artistes créer, les chefs mijoter, les écrivains imaginer, les associations faire le lien, pour peu que l’on laisse le pays tranquille, sans que quelque force intérieure cherche à le contraindre, nous avons tout les atouts de triompher des vents mauvais.
Sans sauveur ultime, loi magique, ou recette miracle.
Pour sauver la France, osons le pari des Français !