Publié dans Médiabask, 09/2019
Oui le G7 de Biarritz s’est très bien passé, et pas seulement pour la beauté des images produites : les conséquences locales immédiates, en particulier en termes de lutte contre le réchauffement climatique, sont inespérées.
La population, charmée par trois jours sans circulation automobile, a décidé de ne plus recourir à la voiture individuelle que dans des cas de réelle nécessité.
L’État et son concessionnaire Vinci lui ont emboîté le pas : « réduire l’allure de navigation des porte-conteneurs en 10 ans », c’est parfait. Mais chez nous, nous allons d’ici la fin du mois réduire la vitesse sur l‘autoroute A63 entre Biarritz et Biriatou. Avec des voies limitées à 110 km/h au nord et à l’est, et à 120 voire 80 au sud, ce bâton à 130 km/h ne se justifie en rien, et il diffuse une sur-pollution évitable sous nos fenêtres. Sans parler de la fluidité et de la sécurité que nous allons ainsi améliorer ».
De son côté, convaincu par le discours de Bizi ! sur l’innovation frugale, le président régional Rousset a déclaré « je cesse de perfuser les projets Théodule, d’ailleurs-pas-avec-mes-sous-mais-juste-pour-passer-dans-le-journal-et-assurer-ma-87e-élection, et je vais aider équitablement toutes les entreprises régionales similaires. Et puis, tant qu’à innover et parier sur la jeunesse, je ne me représente pas en 2021 ».
En écho, envoûtés par le témoignage du chef amazonien Raoni, le président départemental Lasserre et son conseiller Alzuri ont avoué : « prétendre renaturer le déjà naturel vallon d’Erreteguia, à Bidart, en commençant par couper 100 arbres qui tenaient les terres et stockaient du carbone, c’est une aberration technocratique. Nous suspendons le projet et allons consacrer les 2M€ prévus à des chantiers de reboisement, par l’insertion professionnelle d’exclus du monde du travail ».
Sans parler du syndicat des transports et du maire de Biarritz, qui pour favoriser le transport ferroviaire ont décidé, in extremis, de rétablir la gratuité du parking de la gare de la cité impériale.
La création d’aires de covoiturage partout en Pays basque est programmée, comme la fermeture de la décharge de Zaluaga (St Pée), dont ainsi les lixiviats ne percoleront plus jusqu’à la fin des temps à 3 km de l’océan.
Enfin le fermier Suez, grisé par ses opérations de communication au centre international de presse du G7 (aah, le drap de plage en bouteilles recyclées), s’est fixé un objectif réalisable : « résoudre, une fois pour toutes, les problèmes de pollution des eaux de baignade sur la Côte basque. Cela fait quand même 50 ans que nous sommes payés pour ça sans total succès, alors qu’ils y arrivent très bien à St Sébastien ! Là bas, on ne ferme jamais les plages, alors qu’ici nous facturons de l’ingénierie pour programmer des rejets directs en mer ».
Chiche ? Jo !