Publié dans Médiabask, 02/2019
Oui, j’ai été Macroniste, des plus précoces, sincères et dévoués.
Avec le recul, j’y voyais une des dernières chances de remettre le pays en route, ni droite ni gauche n’ayant su, en 40 ans d’alternances, nous guérir du cancer du chômage ou de la pauvreté, mettre fin à la folie de la dette, tirer un profit collectif de la mondialisation ou anticiper les changements climatiques.
De premiers doutes sont cependant venus en cours de campagne, qui auguraient mal de la promesse de « nouvelles pratiques » …
Puis les premières mesures du jeune président m’ont déçu : quand on récupère une entreprise en faillite, certes on ne la paye pas très cher (à peine un an de campagne), mais il faut au plus vite changer de paradigme, soigner les clients (les Français), réorganiser les services (pour dynamiser l’action publique), les actionnaires (ceux qui possèdent déjà) ne constituant en rien une priorité.
Or le « en même temps » est devenu un « comme d’hab’ « , et deux ans après, les Gilets jaunes font payer à Macron le prix de décennies de frustrations.
Les friandises distribuées à Noël n’y suffiront pas : il n’y a pas d’issue durable à endetter encore les futures générations, pour servir des prestations désormais inférieures à un salaire chinois.
L’habilité politique n’y fera rien, Macron n’a qu’une seule mission : obtenir des résultats !
Au cœur de cette mission, la dépense publique : celle-ci est notoirement trop élevée (56 % du PIB), mais parfois jugée insuffisante (combien de services publics sont en déclin), son financement est ressenti comme injuste (ras-le-bol, voire évasion fiscale) et surtout insuffisant (recours à la dette).
Bref plus on dépense, moins ça marche, et plus on fait d’économies, plus ça coûte cher.
Voilà qui mérite un changement radical, une « disruption ».
Macron ne doit céder ni à ceux qui veulent « plus de moyens » , ni à ceux qui réclament « moins de fonctionnaires », il doit et peut, car c’est son cœur de métier, remettre à plat l’ensemble des actions et politiques publiques, pour un service plus agile et moins coûteux. Quitte à déranger trois copains de promo ou animateurs de comités Théodule, mais avec la passion du jardinier qui taille un rosier, pensant à la future floraison.
Et les Français ? Faisons-leur confiance ! Lâchons un peu la bride d’une administration tatillonne voire oppressante, levons les poids des normes qui entravent et ralentissent la marche d’un peuple, au nom d’un intérêt général dévoyé, et parions sur l’intelligence individuelle.
Oui, plus de libertés et responsabilités, même si le mot « libéralisme » est décrié, à cause de quelques opportunistes ou capitalistes de connivence : la liberté, partout dans le monde, est au cœur de la création, de l’invention, et du progrès.
Et comme bon exemple, notre Pays basque de France : celui-ci démontre au quotidien comment des actions simples, concrètes, et venues « d’en bas », ont pu et peuvent contribuer à la défense de sa langue, de sa culture ou de son agriculture …
Egiten ahal duzu !