Publié sur LSPB le 7 mars 2025

Vendredi noir à Washington, où il a été publiquement mis un terme à 80 ans de (relative) paix mondiale, autour du droit international et du libre-échange. Phare des libertés depuis 250 ans, les Etats-Unis ont choisi le camp de la brutalité, forts avec les faibles, faibles avec les forts, insultants avec leurs amis, déférents avec leurs anciens ennemis.

Bien que dûment annoncé, et toujours à même d’être amendé au détour d’une partie de golf ou d’autre imprévisibilité, ce vendredi qui pourtant célébrait un alignement exceptionnel des planètes, sonne le glas de notre confort et de nos certitudes. Or si nos gouvernants européens se sont employés dès dimanche à envisager notre futur, chaque strate de la société sera aussi impactée, jusque dans notre petit pays des Basques.

En premier lieu, il faudra répondre clairement à une question : voulons-nous rester une démocratie libérale ? C’est à dire un pays où toutes les opinions s’expriment, et se présentent à l’électeur au terme d’une compétition transparente, où l’action de l’élu est tempérée par les contre-pouvoirs des oppositions, de la presse, de la justice ?

Nos trois blocs devront s’exprimer clairement sur le sujet, droite russophile, gauche nostalgique du grand soir, et bloc central noyant le pays sous sa gangue administrative. Sommes-nous une démocratie exemplaire ? A clarifier au plus tôt !

Pour être forts, il faudra aussi se débarrasser du fardeau de la dette : financer notre RSA ou notre sécurité sociale, in fine, par l’emprunt auprès de l’épargnant chinois ou norvégien, ne présente aucun avenir économique, ni grand signe d’indépendance.

Il va donc falloir changer au plus tôt de modèle social, comme de financement de celui-ci : remettre la France au boulot, non pas en s’étripant encore sur le régime des retraites, mais en offrant des emplois productifs à nos 5 millions de chômeurs, ainsi que des solutions pour l’emploi des seniors. Et s’intéresser aussi à la TVA sociale, ou à une taxe au carbone ajouté.

Pour être forts, il va falloir aussi s’attaquer à notre machine administrative, non pas à la tronçonneuse pour une stupide coupe rase à la Milei ou Musk, mais plutôt au sécateur, comme on taille un rosier, dans le souci de futures floraisons. Couper les services obsolètes ou redondants, mais sans mettre nos fonctionnaires à la porte, et les rediriger vers les missions en souffrance. Par exemple, quelques fonctionnaires qui viendraient en soutien de notre justice, pour dénouer l’engorgement des tribunaux et fluidifier toute la société. Aller plus vite sur la décision de l’A69, pour éviter luttes sociales infinies et 300 millions désormais stupidement scotchés !

Ce nécessaire ajustement devra aussi toucher nos collectivités locales, avec courage et intelligence. En cessant de chouiner sur le désengagement de l’État, et de multiplier les dépenses de prestige, pour se concentrer sur l’essentiel. Libérer les énergies locales, sans s’attacher à la seule prochaine élection.

En cessant de financer la paresse ou l’oisiveté, on trouvera les moyens de relancer notre éducation, notre formation, notre recherche. Pays des lumières et de la pensée, nous avons perdu la batailles des réseaux sociaux, et même de l’influence mondiale : à corriger par la formation, l’investissement, la créativité, la libération de notre potentiel entrepreneurial, la lutte contre le réchauffement climatique.

Alors que la marche du monde s’accélère, à chacun de choisir : traîner en charentaises dans la nostalgie des gloires passées, ou nous remettre en action.

En avant !