Texte publié au 27e jour du scrutin du 24 septembre 2023 :

VICA-D, l’acronyme est d’origine anglo-saxonne, notre monde devient V-olatil, I-ncertain, C-omplexe, A-mbigu … et même D-angereux. Cette prédiction qui date de 35 ans devient chaque jour tristement prophétique, mais elle a ses antidotes, qui s’appellent agilité, adaptation, simplification, opportunités (et non opportunisme).

Cette sensation est au cœur de ma démarche publique, dans la PME ou comme élu local, et elle a présidé à notre candidature aux élections sénatoriales de septembre 2023. Dans la noirceur générale, identifier des espaces pour y porter de nouveaux messages de progrès.

Sur le papier, il existait dans ce scrutin de nombreux « degrés de liberté ».

Dans l’analyse des résultats de la même élection en 2017, 200 voix « de gauche » qui ne s’étaient pas portées sur une sortante, ou 120 « de centre-droit » idem.

Dans le nouveau paysage grand-électoral issu des élections municipales de 2020, l’arrivée de nouveaux élus non-inscrits ou abertzales, de femmes et de non-professionnels de la politique.

Dans la société, un rejet des partis de gouvernement, dont les poulains ont à peine réuni 26 % des voix au 1er tour de la présidentielle de 2022. Sans parler de l’antagonisme local Marcheurs historiques/ opportunisme palois.

Dans le scrutin de notre département, 3 sortants salariés de la politique, champions du cumul des mandats depuis 20, 30 ou 40 ans, ce qu’a priori le monde d’aujourd’hui rejette.

Au niveau des élus locaux, 3 sortants incarnant la fin de la TP, la baisse de la DGF, ou la fin de la TH, les prétendues plaies de nos collectivités. Voire pour deux d’entre eux la réforme contestée des retraites (qui ne s’applique d’ailleurs pas aux sénateurs).

Et chez chaque individu, au-delà de prévisibles engagement partisan, clientélisme, ou discipline de groupe, on pouvait espérer une certaine dose de « libre arbitre », de prise de liberté individuelle, derrière le petit rideau de l’isoloir, l’extraordinaire outil de la démocratie. La « Servitude volontaire » ne nous semblait pas être une fatalité !

Et puis il y avait notre liste, formée de personnalités connues et engagées, chacune dans sa spécialité, tant en Pays basque qu’en Béarn. Engagées pour le bien mais sous aucun joug. Sans parler de ces soutiens discrets et sincères, « Oui, vous êtes une offre nécessaire ».

Ou de ces points de programme, issus de l’observation et jamais contredits, écologie avec les agriculteurs, simplification de l’action publique, et indispensable réconciliation, à peine de fracture.

Et puis il y avait d’autres listes, marquées à droite ou à gauche, et qui auraient pu, elles aussi, emporter beaucoup plus de suffrages.

Mais le résultat est là : 85 % des voix se sont portées sur les trois sortants, laissant des miettes aux 6 aspirants.

J’aurais dû me méfier des refus de me recevoir, de la part de ces « grands » élus, pourtant si vantards d’ouverture ou de démocratie (JJL, FB, JRE).

Ou de ces gens connus depuis 10 ou 40 ans, et qui ne m’ont jamais pris au téléphone (MA, JFI, JMI).

Comme s’ils s’étaient passés le mot d’une discrimination calculée, ou d’une condamnation en chambre.

Je remercie en revanche ces maires, qui tout en m’annonçant qu’ils ne voteraient pas pour nous (ce qui est leur droit le plus absolu), nous ont reçus et se sont ouverts à l’échange.

Je félicite les 3 sortants réélus, qui quoi qu’on en pense ont travaillé et fait campagne.

Je remercie mes 4 colistiers, pour leur amitié et leur courage.

Et je remercie ces 27 anonymes (28 voix moins la mienne !) qui ont voté pour nous, et qui m’encouragent à ne jamais lâcher. 27 de combat.

Le monde d’hier a été plus fort que celui de demain.

Restons combattants et agiles, car les défis sont là !